En ville sans clim'
Une vraie chance : nous vivons dans un appartement entièrement tourné vers le sud. Un paramètres qui nous a totalement enthousiasmés, avec justesse : en hiver, dès qu'il y a un rayon de soleil, le chauffage est inutile. Et toujours en hiver, alors que la plupart des parisiens allument leurs lampes dès 16-17h, nous n'allumons les nôtres qu'à 18h car nous profitons jusqu'au bout des derniers rayons.
Une chance donc... sauf en été, où il s'agit d'être vigilants ! Par nature, Paris est une ville qui possède quelques degrés de plus que sa périphérie : en effet, par ses seules activités, la ville "chauffe"... Et tous ces bâtiments réfléchissent le soleil à qui mieux mieux. Ajoutez à cela que les immeubles sont des coupe-vents naturels, que l'absence quasi-totale de verdure empêche de retenir l'humidité... Nous sommes dans un coupe-gorge calorifère ! Alors si en plus notre appartement absorbe la chaleur, c'est l'enfer... Dès notre retour du travail, nous pouvons passer des soirées pénibles et étouffantes !
Heureusement, nous sommes dans un immeuble ancien, et les anciens savaient bien faire les choses : l'appartement est muni de volets à persiennes datant de quasiment deux siècles. Ils ont clairement souffert, ces volets, mais ils remplissent toujours parfaitement leur fonction : capables à la fois de laisser passer la lumière du jour, et à la fois d'empêcher tout rayon de soleil de pénétrer chez nous. Il y a quelques jours, quand j'ai vu qu'il ferait jusqu'à 37° le lendemain, il a fallu un peu de rigueur : ouverture des fenêtres dès le réveil, pour laisser entrer la fraîcheur, puis fermeture d'absolument tous les volets et toutes les fenêtres à double vitrage dès 9h-10h du matin. Et c'est tout !
Le jour dit, nous nous traînions dans Paris avec l'impression d'être dans un four à chaleur tournante: air sec, chaleur poisse, impossible de faire deux pas sans transpirer à grosses gouttes. Mais le soir, aaaaah, quel délice ! L'impression de rentrer dans une cave fraîche... alors que nous vivons dans un appartement hyper lumineux et sec ! Et si la chaleur dure plusieurs jours, c'est à peu près la même manip' : il faut éviter d'ouvrir les fenêtres de toute la journée, sauf le matin aux aurores où l'air est le plus frais, quand c'est l'occasion faire rentrer chez soi cet air climatisé naturel...
Et si on n'a pas de volets, me direz-vous ? Eh bien, comme quand il fait froid, vous serez toujours mieux isolé par l'extérieur que par l'intérieur. Donc, plutôt que de vous protéger par des rideaux tirés à l'intérieur, passez-les à l'extérieur par-dessus la fenêtre (mieux que sur la photo, en refermant bien les fenêtres!): les rayons seront stoppés dehors, et vous éviterez l'effet loupe des vitres... Une technique que j'ai pratiquée à une époque où de gros bacs fleuris m'empêchaient de fermer certains volets : en fait mes rideaux sont sombres côté intérieur, mais doublés de clair côté extérieur, pour être réfléchissants... et ça marche ! Autres solutions, vous pouvez toujours tendre un ou des draps - mais mieux vaut ne pas avoir trop de fenêtres !- ou, plus chic, accrocher des stores extérieurs.
Là où il sera plus difficile de combattre, c'est si vous vivez sous un de ces (nombreux hélas!) toits parisien en zinc horriblement mal isolé... qui se transforment en étuve l'été ! Là, je crois que la solution du ventilateur devient intéressante... et peut-être essayer le truc des bassines d'eau que l'on trouve ici, ou celui des plantes vertes, et bien sûr limiter tous les appareils électriques susceptibles de réchauffer l'athmosphère...
Bon, peut-être que les gens du sud vont s'étonner qu'on puisse faire un billet sur ce genre de chose... Mais venant de la ville la plus pluvieuse de France, ce fut pour moi une découverte totalement parisienne, qu'il m'a fallu quelques années pour assimiler. Alors qui sait ? Si cela peut servir à quelqu'un...