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GRENOUILLE CITADINE
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22 mai 2012

Isolation morcelée

Grands lecteurs de "La maison écologique", nous avons beaucoup rêvé devant les maisons basses consommation, voire encore mieux, passive. Sauf que ce n'est pas le tout de rêver : il y a aussi le principe de réalité !

Or, la vraie vie pour nous, c'est que lorsque nous avons acheté notre appart', nous étions encore peu réactifs sur les problèmes d'isolation et d'économies d'énergie. Nos premiers travaux ont été faits innocemment le long du seul mur vraiment froid de l'appartement, sans songer à l'isoler. Résultat : à moins de casser notre salle de bain et notre escalier tout neufs, nous voici condamnés à supporter un mur froid pas isolé à l'est de notre logis. Lot de consolation : comme nous sommes orientés plein sud, que le reste des murs est mitoyen partout ailleurs et que nous possédons une bonne chaudière, nous avons finalement un bon bilan énergétique côté chauffage.

N'empêche, l'hiver dans la salle de bain, ça caille un peu, et le chauffage pourrait être plus efficace si le mur était plus épais...

13 - travaux laine bois  14 - travaux

(Laine de bois en attente, restes d'un chantier professionnel de l'homme-grenouille, puis déposée entre les poutres du sol mis à nu)

A défaut de pouvoir tout refaire aujourd'hui, nous nous contentons donc d'isolation au coup par coup, lorsque ça se présente. Pour cette session, comme nous avons cassé la dalle de l'entrée et d'une petite pièce-bureau, nous en avons profité pour bourrer les interstices entre les poutres avec de la laine de bois et de la laine de chanvre.

37 - OSB  38 - beton cuisine

(ci-dessus panneau d'OSB en attente, et à droite le béton de chaux-ciment-bois dans notre "cuisine provisoire")

Après ça, cette partie a été recouverte de panneaux d'OSB, ou panneaux de copeaux orientés qui sont issus, je cite terre vivante: "de Résineux d'éclaircie tranchés en longues lamelles, encollées en trois couches orientées perpendiculairement l'une à l'autre, ce qui leur confère une grande rigidité". L'intérêt étant que l'OSB utilise des chutes de bois (donc rentable, pas de gaspillage) et contient généralement peu de formaldéhydes en comparaison avec de l'aggloméré - on le trouve aisément en norme E1, une norme à vérifier expressément si vous voulez éviter les excès de COV. Le fin du fin étant d'aller l'acheter en magasin écologique, où l'on trouve des panneaux comme celui-ci, issu de bois PEFC. Erreur de notre part, nous n'avons pas eu le temps d'aller l'acheter nous-même et c'est l'ouvrier qui travaille avec nous qui est allé le chercher... en magasin traditionnel !

Ne restait plus ensuite qu'à couler la dalle, pour laquelle nous avons utilisé un matériau de compromis : un béton de chaux hydraulique, ciment et chutes de bois (local !), qui a l'avantage d'être très léger : indispensable dans un immeuble ancien, et plus facile à pratiquer qu'une véritable dalle de chaux-chanvre ... Et c'est écologiquement plus intéressant qu'un ciment classique ! En attendant la pose du parquet, le tout fait désormais une isolation sympathique... mais plus pour des gains phoniques que thermique, puisqu'en dessous il y a un appartement chauffé, et donc pas de gros chocs thermiques.

19 - rouleau de chanvre  20 -Chanvre dans le tour des fenêtres - copie

Autre exemple d'utilisation des rouleaux de chanvre : lorsque nous avions fait poser nos nouvelles fenêtres double-vitrage. Plutôt que d'utiliser les horribles mousses expansées que l'on croise encore parfois, nous avons préféré combler les interstices avec du chanvre, avant de combler le tout avec du plâtre, de manière très classique.

Entendons-nous bien : tout cela n'est que du rapiéçage de fortune ! C'est mieux que rien, et ce sont au moins des matériaux sains, mais nous sommes loin de l'isolation de rêve,  celle qui permettrait de transformer un vieil appartement en logement basse consommation ultra-écologique. Pour cela, pas de secret : il faut absolument y songer avant l'achat, pour d'une part choisir un logement ayant déjà de bons atouts (comme l'orientation, une forme compacte, etc), et d'autre part pouvoir tout casser et tout repenser : dalle, murs, etc... Un détail auquel je serais aujourd'hui plus sensible : attention aux logements ancien de charme (le nôtre en est plein!), car après il y a de multiples petits détails auxquels on s'attache (moulures au plafond, cheminées...) mais qu'il faudrait sacrifier pour le bien de l'isolation... Au final, mieux vaut un bâtiment sans charme pour faire de la rénovation écologique. Aucun regret pour le modifier !

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Commentaires
O
Je vous félicite pour vos idées. Moi aussi je rêve d’avoir une maison écologique à basse consommation.
M
Moi aussi,j'ai fait des travaux au moment où on ne parlait pas encore d'énergie comme aujourd'hui. Du coup, quelques regrets aujourd'hui...<br /> <br /> Par rapport au post ci-dessus et au mur froid à l'est, si c'est possible, il est toujours préférable d'isoler par l'extérieur plutôt que par l'intérieur... Si ce mur est froid, je suppose qu'il donne sur l'extérieur ;-)<br /> <br /> Bon! Je ne connaît rien à la disposition de votre appartement donc cette solution est peut-être saugrenue mais j'explique pourquoi: une isolation par l'extérieure permet de garder la masse du bâtiment (la maçonnerie en l’occurrence) en contact avec le volume chauffé. De ce fait, la maçonnerie peut faire jouer son inertie thermique càd qu'elle va accumuler la chaleur (ou sa fraîcheur) et la restituer plus tard. C'est surtout utile en été en cas de surchauffe des locaux. Les murs restituent la fraîcheur de la nuit en journée.<br /> <br /> Autre avantage, on évite les ponts thermiques ou noeuds constructifs qu'une isolation par l'intérieure provoque. Les ponts thermiques sont des points faibles de l'isolation où le froid passe pouvant entraîner des problèmes de condensation... et donc de moisissures. Par exemple, les planchers. Quand on isole par l'intérieur, on ne sait pas isoler à l'endroit des planchers.<br /> <br /> De nombreuses solutions sont possibles pour une isolation par l'extérieur. Une technique beaucoup employée est l'enduit sur isolant et il est possible de poser l'enduit sur de la laine de bois,par exemple, si on désire utiliser un matériau écologique. Il faut quand-même compter 120 à 170 € (selon les régions, les épaisseurs, etc.) du mètre carré pour cette technique mise en oeuvre par un professionnel. En Belgique (et oui, nul n'est parfait ;-) ), des primes (régionales)existent pour la pose de ce type d'isolant. Peut-être qu'en France aussi ?<br /> <br /> (Et j'ai encore été bien long... Désolé :-) )
M
j'ai refait ma maison ( enfin j'ai commandité une équipe pour le faire) avant d'avoir eu mon " eveil" écologique.....et maintenant que j'ai fini de rembourser...je rêve de tout casser pour le faire en bio... c'est crétin!!Donc je ne peux qu'applaudir votre réalisation...
M
Bravo pour tout ce que vous faites dans cette pensée de logement écologique à basse consommation...Vous avez tout mon respect, car vous faites les choses bien, alors bravo !!
E
En tout cas bravo pur tous vos efforts pour faire au mieux et ça c'est déjà formidable !!!!
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